MANIFESTE
Le collectif Le Château est né de notre désir commun de créer, et de partager la scène et l’écran.
Le Château, c’est avant tout ce lieu fictif dans lequel nous nous réunissons.
Il s’y passe des choses somptueuses et secrètes. C’est un lieu qui nous protège et qui héberge nos impulsions créatrices. Ici, nous n’avons pas de barrière.
La Château, c’est aussi une œuvre en construction. Pierre à pierre, nous travaillons, cherchons, explorons, pour édifier ce monument dont le visage nous est encore inconnu.
Le Château est inébranlable. Il nous abrite. Mais il est traversé par des courants d’air, des trajectoires, des générations, des histoires. C’est un endroit gravé de la mémoire des uns et des autres, charrié par les aléas de nos vies, et emprunt du patrimoine littéraire de notre bibliothèque commune.
Le Château parle de la vie, de l’amour, de la mort. Il dit des banalités et espère s’adresser au plus grand nombre. Il s’empare de sujets quotidiens ou existentiels, et se confronte à des faits sociaux ou à des contextes familiaux particuliers.
Le Château bouge. Il ne cesse d’être en mouvement. Il grandit, s’élargit, se contient, gronde parfois, est éclatant. C’est pour cette raison qu’il peut être inquiétant. Il se dresse froid et distant au milieu d’une forêt sombre. Soudain, en son sein résonne le rire de l’un d’entre nous qui entraîne compulsivement les autres. Et un feu de cheminée se met en route, attirant à lui, par sa lueur, sa chaleur, tous ceux qui gravitent autour ou seraient piqués de curiosité pour cette vie soudaine.
Ce lieu est pour nous le moyen de choyer nos désirs, de faire émerger nos idées. Nous sommes guidés par les mots qui nous touchent. Nous traitons avec délicatesse les auteurs qui nous inspirent.
Nous sommes mélomanes et cinéphiles. Nous voulons une création totale, quel que soit le support qui sera choisi.
Nos corps sont habités par ces désirs, par cette musique perpétuelle, tantôt joyeuse, tantôt mélancolique, qui ne tarit jamais. Ils dansent. Toujours. Même lorsqu’ils sont immobiles.